Quelque part, une forge a été rallumée car la guerre s’annonce et que le rythme des enclumes précède celui des tambours.
Beaucoup d’armures légendaires ne portent pas de noms, car c’est par leur protection indéfectible mais imperceptible qu’elles assurent la renommée de leurs créateurs et la gloire des héros qui les portent.
Depuis le VIIe siècle avant notre ère, les armures protègent systématiquement la tête, le torse et les tibias : les Corinthiens utilisèrent le bronze et le cuir pour fabriquer leurs casques, leurs grèves et leurs corselets. Les Romains protégèrent aussi la nuque et les épaules, les Vikings utilisèrent des chemises en maille et plus le temps passa, plus les guerriers couvrirent leurs corps. L’acier et le fer remplacèrent le bronze, et la maille alla jusqu’à couvrir les corps de la tête aux genoux avant de disparaître peu à peu. Les armures finirent par couvrir tout le corps, mais elles devinrent également plus articulées et gagnèrent en mobilité. L’armure est devenue indissociable du Moyen Âge lui-même, les imaginaires le peuplant de chevaliers et de templiers sans visage dans des décors de guerre et de tournois.
Chaque héros a son ennemi ou une cause à défendre. Dans la mer glacée et agitée, Beowulf combat un monstre marin, le torse protégé par de la maille dorée. Les croisés chevauchent vers l’Orient, guidés par leur foi et protégés par leurs armures. Et au Mordor, des casques couronnent les têtes des guerriers des Peuples Libres lors de la bataille de la Porte Noire.
Bientôt, de nouveaux héros revêtiront les armures qui leur correspondent le mieux.
