L’on raconte qu’il y a longtemps, une terrible famine poussa un roi à interdire la bière pour que l’orge soit réservée au pain. Mais parce qu’on continuait d’en brasser et d’en boire en l’honneur des morts et des vivants et que le roi n’eut pas le cœur d’ôter la vie de ses sujets affamés, une autre solution dû être trouvée. Le lendemain, quelques dizaines de bateaux prirent la mer en direction du Nord, à leur bord des chefs et de la bière.
En temps de paix, les guerriers mangent et boivent, il en est de l’honneur de leur roi. L’hydromel et la bière sont au cœur de plusieurs peuples : les banquets vikings voient les cornes d’animaux s’en remplir et les festins celtes de Samain réchauffent le début de l’hiver, l’ivresse procurée par ces boissons d’immortalité permet de s’approcher du sacré. Les foyers crépitent dans les cuisines qui s’emplissent des effluves de viande, de pain ou de fèves pour l’Épiphanie, la Chandeleur ou Carnaval.
En temps de guerre ou de quêtes, il faut établir son camp pour se reposer, se restaurer et s’égayer. Peut-être qu’un Hobbit commencera à cuisiner et que des couverts seront distribués. On rit, on chante, on joue, on boit et au coin du feu, quelqu’un écrit les aventures qui viennent d’être vécues, des souvenirs dès lors protégés par une robuste couverture en cuir.
Ceux qui quittèrent leur royaume par amour pour la bière voyagèrent partout, de la Suède à l’Italie et partagèrent leur précieuse boisson avec leurs nouveaux alliés. Qui sait dans quel pays et quelle ville ils s’arrêteront ensuite ?
